CORPUS ANIMA
Exposition jusqu’au 12 mai 2024 à la Galerie de Nice
58 rue Gioffredo Nice ( angle rue Chauvain )
Le lundi de 14h à 19h00, du mardi au samedi de 11h à 19h00 & et le dimanche de 14h30 à 18h30
Depuis que je suis enfant, je suis entourée de corps… Avec une mère danseuse étoile, il est normal de se retrouver dans les coulisses et autres cours de danse entourée de danseurs et danseuses tous plus beaux les uns que les autres. Le tout dans un rapport au corps totalement différent de la plupart des gens. Ce qui peut sembler impudique chez certains est totalement naturel pour les danseurs sensibilisant ainsi mon regard à ce sujet des plus classiques.
Puis en grandissant, un tireur de Paris Match qui m’apprenait les rudiments du labo photo, me fit découvrir Lucien Clergue, et ses nus de la mer. Un choc ! Au même moment je passais mon temps dans les magazines de mode, et les murs de ma chambre étaient couverts des images de Bruce Weber, Herb Ritts ou Peter Lindbergh, avec chez ces grands artistes un rapport au corps qui me parlait, une forme de simplicité, d’évidence de la beauté, et une joie sans fin devant ces merveilles…comme devant les corps des danseurs.
Plus tard, je devenais amie avec Lucien Clergue, qui fut un des premiers photographes de renom à accepter de me confier certaines de ses images, quand j’ai ouvert la Galerie. Il fut aussi le premier photographe que j’ai collectionné et aujourd’hui encore ma maison est, non plus tapissée de posters, mais de nombreux tirages de mon cher Lulu ! Il était évident qu’il serait le photographe le plus présent de cette exposition.
Avec le temps et les rencontres j’ai pu présenter à la galerie de nombreux artistes dont les images me faisaient rêver, et aujourd’hui partager avec le public ces photos dont la beauté des corps nous inspire et nous émerveille.
La poésie et la délicatesse des tirages de Masao Yamamoto, répondant à la crudité de certains clichés de Helmut Newton.La sensualité des photos d’Ellen Von Unwerth, son travail de la lumière ; ou encore l’apparente simplicité des corps d’hommes de Bruce Weber, ou de Herb Ritts, ainsi que la qualité de leurs tirages, ou encore l’émotion dégagée par ce classique de Horst avec cette femme au corset de 1939.
Ces différentes évocations de la beauté, réunies pour cette exposition sont pour moi une forme d’antidote et de résistance à la dureté de notre monde.
Contempler ces corps, se laisser émouvoir par leur fragilité, tout autant que par leur puissance est une lutte contre la noirceur, j’en suis convaincue !
Julia Gragnon